vendredi 18 septembre 2009

Chili : Torres del Paine

Le 13 septembre (suite)

Après 40 km de route, après Cerro castillo, nous retrouvons une piste pour 90 km
jusqu'à l'entrée du parc.
Le paysage plutôt désertique au début est de plus en plus beau.

De belles montagnes enneigées nous laissent deviner l'approche du parc, les enfants espèrent pouvoir à nouveau jouer dans la neige!
Le paysage est maintenant vallonné avec très peu de végétation.

On se demande ce que peuvent bien manger les dizaines de lamas que l'on découvre près de la route!
Au détour d'un virage, une vingtaine d'entre eux nous font barrage.

On s'arrête pour les observer et les photographier
Antoine et Morgane veulent absolument essayer de les caresser, on les laisse descendre.

Comme avec les éléphants de mer , ils tentent d'abord une approche discrète, les lamas lèvent la tête sans s'inquiéter mais à 3 ou 4 m, ils reculent de qqs pas, les enfants avancent, les bêtes reculent...

Finalement, Antoine et Morgane emploient les grands moyens et à la manière des chiens de berger qu'ils ont pu observer, ils les contournent puis leur courent après, chacun d'un côté , ils sont ainsi regroupés, ils galopent en troupeau, super be moment offert par les enfants.

Les lamas galopent dans un sens puis surpris , repartent dans l'autre, toujours en groupe.

Ce petit jeu dure une bonne demi heure, mille excuses aux protecteurs des animaux pour le léger stress causé à ces pauvres bêtes!

On repart.

Plus loin, un lac salé à moitié asséché nous offre un paysage étonnant;
Je propose à Rodolphe de rouler seul, pour pouvoir filmer au loin le ccar.
Je ne me rends pas compte des distances et avec les enfants nous nous offrons 2 bons km de balades au bord du lac, le ccar apparaît comme un point dans mon appareil! (voir photo)

Morgane trouve un squelette de lama , Antoine goûte le sel, Rodolphe nous attend et fait une dégustation de son côté.
on roule.




17h: les couleurs sont superbes à cette heure -ci;
Le parc est surprenant:pas ou peu de végétation mais des montagnes au pic enneigé et des lacs à chaque détour.

On ne sait plus où donner de la tête:des lacs aux eaux turquoise, émeraude, bleu foncé, incroyable, des lamas, des oies sauvages, de flamants roses...majestueux!
On se gare dans une aire de camping vide est fermée (mais accessible), à qqs mètres du lac (cherchez le c-car sur la photo) Pehoé, près d'un hôtel construit sur un îlot, accessible par une passerelle;
on part se balader au bord du lac .
Dodo après un super coucher de soleil derrière les montagnes.

Le 14 septembre

Debout à 8h.
Il fait beau, le parc est superbe, on veut tout voir!

10h: On commence par gravir le mirador aux condors: une belle balade de 2 h à peine ,juste à côté du ccar, assez raide mais avec une vue époustouflante à l'arrivée sur tout le lac, ses îlots et ses cascades!



12h: on repart en ccar direction le Lago Grey et son glacier, à 15 km environ.
Une superbe horde de chevaux sauvages nous barre la route, halte, les enfants descendent et c'est reparti...



Morgane arrive presque à en caresser un .
Puis les enfants recommencent leur jeu :regrouper les chevaux et les diriger ,





ils arrivent et les rapprocher de nous, à leur faire traverser la route.

Mon camescope se régale ! Les chevaux ne semblent pas traumatisés, ils viennent nous dire au revoir au bord de la route.



Pause casse croûte puis randonnée au bord d'une plage de sable et graviers noirs, un panneau nous prévient au cas où on en aurait l'intention:baignade interdite!
Ce n'est pas grave .

De toute façon le vent glacial et ...les nombreux icebergs nous en ont vite fait passer l'envie.
Mes premiers icebergs, prés d'une plage,au bord d'un lac :non on ne rêve pas!
D'énormes blocs de glace se détachent du glacier Grey, situé à 10 km de là, avec le vent et le courant, ils viennent s'échouer sur la rive .

En fondant peu à peu , ils nous offrent des formes et des couleurs étonnantes, spectacle incroyable.
On longe toujours la plage pour atteindre une péninsule au bout de laquelle on nous promet une belle vue sur le glacier.

Belle petite marche en forêt surplombant les icebergs.
A l'arrivée, superbe point de vue.
Effectivement, on aperçoit le glacier au loin mais le clou du spectacle ce sont les énormes icebergs juste à nos pieds!

Je prends une photo de Morgane et de Rodolphe et... je ne vois pas une marche!
Je me tords la cheville, le pied craque et je m'étale de tout mon long sous la douleur.
Après 10 bonnes minutes, je retrouve mes esprits.

On admire qqs instants le paysage mais je dois essayer de marcher! On est à une heure du ccar!

Ce n'est pas génial

Rodolphe me prête son bâton de marche taillé à l'aller avec son LeatherMan (merci Yannick!),!
Je marche à petit pas.

Vite, à l'arrivée je mets de la glace en arrivant au ccar et j'avale un Advil.
On s'offre un ptit goûter au chaud et on repart direction 2 cascades, à qqs km.

Mon pied gonfle un peu, une entorse sans casse on dirait!
Rodolphe et les enfants descendent voir les points de vue, moi...je reste sagement avec ma glace et j'étudie les cartes:
Faut il faire un grand détour pour rattraper la bonne route 3 ou affronter la mythique route 40 partiellement asphaltée pour les 2000 prochains km?
Le soir et la nuit, je ne peux plus remuer le pied, je m'endors plutôt stressée!

jeudi 17 septembre 2009

Ushuaia et Torres del Paine

Le 10 septembre (suite)

Ce matin , dans le parc de la Terre de Feu (la légende dit que les 1ers explorateurs voyant au loin de nombreux feux allumés par les Indiens, baptisèrent ainsi ce territoire sauvage), nous étions au bout de la route 3 qui longe l'Argentine du Nord au Sud, à 3000 km de Buenos Aires et à 18000 km de l'Alaska.



15h: Nous voilà donc embarqué sur une vedette à moteur avec une cabine chauffée intérieure et un pont extérieur.
Nous sommes une quinzaine à bord dont 2 Français et 3 Américains.

Une jeune femme adorable nous commente la balade.
La mer est d'huile, il fait bon sur le pont à l'étage.
Nous sommes entourés de montagnes enneigées, côté chilien et côté argentin,au loin, la ville d'Ushuaia, des îlots rocheux éparses terminent ce décor grandiose.
Le canal de Beagle a une longueur de 180 km, nous sommes à 150 km du Cap Horn et 1000 km de l'Antarctique.

Nous contournons un phare : »le phare des éclaireurs « , en souvenir d'une expédition française.
Puis nous faisons halte à quelques mètres d'un îlot qui abrite des cormorans , un autre nous fait découvrir une colonie de lions de mer, il y en a plus d'une trentaine, de toutes les tailles, fabuleux.

16h30: il commence à faire froid, le vent se lève.
Un bon petit goûter nous attend à l'intérieur: chocolat chaud et biscuits.
Carla, la jeune guide profite de ce moment de convivialité pour déplier une carte de la zone et nous donner qqs explications.
Une escale sur une île déserte bien ventée puis retour au port.

Il est bientôt 19h.
Pour notre dernière soirée à Ushuaia, nous nous offrons une bonne parilla au restaurant.

Le 11 septembre

Ce matin, nous profitons de la connexion internet depuis le ccar car ,comme à notre arrivée, nous sommes garée devant la chambre de commerce prés de l'aire de jeux.
Mise à jour du blog puis skype avec Paris .

On fait les pleins: eau, essence et courses avant de s'élancer direction le Chili et le parc de Torres del Paine à plus de 500 km de là dont 160 de piste!
Il pleut, on espère traverser les montagnes sans avoir à chaîner, Antoine surveille la température extérieure, toujours supérieure à 4°, c'est bon, pas de gel …
On longe à nouveau les lacs gelés avec les scooters des neiges , la station de ski Cerro Castor où s'entrainaient les équipes de slalom nationales de France et d'Italie (selon les dires du français rencontré sur le bateau)...
On atteint Tolhuin puis Rio Grande sans soucis.

La nuit commence à tomber, on s'arrête pour dormir au poste de frontière de San Sébastian.
On n'oublie pas de manger tous nos fruits et légumes frais pour le contrôle de la douane!

Le 12 septembre

Debout à 7h pour passer tôt les 2 frontières et arriver avant 14h à Porvenir pour prendre le bac qui traverse le détroit de Magellan.

7h45:on est prêt!
Hic!!La douane n'ouvre qu'à 9h, on est coincé!
J'en profite pour faire travailler les enfants,peu motivés après leur bol de chocolat.

9h30: C'est parti pour 158 km de piste.
Heureusement , il a plu ces derniers jours, il n'y a pas encore de poussière.
On a décidé de ne pas prendre la même piste qu'à l'aller.
Celle -là semble en meilleur état et nous conduit à Porvenir où nous attend une traversée de 3h sur un bac.

10H10:nous quittons le second poste frontière.
Nous croisons à nouveau des lamas, des moutons, des flamants roses, des autruches, des chevaux...cette faune bien sympathique nous aide à avaler les KM de piste!
Près de l'arrivée, les falaises découpées au bord de l'océan abritent de petites criques avec parfois une cabane de pêcheur, un ou deux petits bateau(x).
Il fait beau avec un froid glacial :de courageux pêcheurs emmitouflés démêlent leurs filets.

13h:nous arrivons dans un petit village perdu en pleine Patagonie, au bord de l'océan:Porvenir.
Nous nous garons devant le bac et mangeons au chaud.
Les enfants vont jouer dehors avec un chiot adorable.

14h30:on embarque enfin, il y a 3 véhicules seulement et une quarantaine de passagers à peine.
Le bac n'est pas grand mais il dispose de 2 salles chauffées avec de grands fauteuils confortables, des écrans télés et un bar.

15h10:on part, il y a beaucoup de vent et des creux se sont formés, les vagues claquent sous le bateau et font jaillir de grosses gerbes d'eau, le camping car est douché!
18h: arrivée à Puerto Arenas.

On roule une heure en direction de Puerto Natales et on s'arrête sur un petit parking au bord de la route près d'une lagune, à 10 km après Tehuelche
On assiste à un superbe coucher de soleil sur fond de montagne, derrière un étang où nagent des canards sauvages.
Il passe 2 voitures par heure, on ne devrait pas être dérangés cette nuit!

Le 13 septembre

Nous nous réveillons avec un beau lever de soleil dans ce paysage désertique.
Il fait très froid dehors, les enfants jouent à glisser sur l'eau gelée des fossés!
Nous partons pour Puerto Natales à 130 km en espérant y trouver de l'essence!
Depuis le bac d'hier, pas de station.
J'arrive au village sur la réserve!(mais on a un jerrican de 25l de gasoil sous notre lit!)
C'est un joli petit village aux maisons basses et colorées, avec un petit port de pêche au bord de l'océan Pacifique.
Il faut prendre une carte pour mieux comprendre car au 1er coup d'œil, on se trouve au bord d'un immense lac bleu majestueux , bordé de montagnes enneigées.
On se croirait un instant face au lac Léman, côté suisse.
On y trouve notre bonheur puis on part ravitaillés pour le célèbre parc naturel,Los Torres del Paines à 150 km d'ici, après avoir mangé garé au bord du lac .

vendredi 11 septembre 2009

Argentine : De Sarmiento à Ushuaia

Le 31 Août

Le chauffage électrique a fonctionné toute la nuit, il a gelé dehors, dedans on avait 19 °C.
Pas d'eau chaude dans le camping, ce sera donc une bonne douche chaude à domicile, on est maintenant organisé , tout fonctionne.
11h:on part enfin.
Il nous reste 150 km à parcourir avant l'entrée du parc dont 30 km de piste.
On croise de nombreux derricks de pétrole.
La région fournit 30% de la production de pétrole de l'Argentine.
La route est splendide,très vallonnée entre 2 plateaux.

On se croirait un peu dans les grands déserts de l'Ouest Américain: de vastes plaines recouvertes de collines de terres orange et rougeâtre.
Sarmiento est une ville récente , elle a été créée en 1997 par des Européens pour peupler cette partie déserte de la Patagonie.
Elevage de moutons, récolte de la laine.
Seule ses rues centrales sont cimentées, les autres sont recouvertes de cailloux.

Il est plus de 13h quand nous arrivons, après des sandwiches rapidement avalés, nous empruntons la piste.
On a scotché les ouvertures pour éviter l'intrusion de la poussière dans l'aération du frigo et devant le coffre arrière.
Il fait un temps splendide, pas un nuage.
Le parc « El bosque petrificado » est magnifique: le décor est féerique avec ses dégradés d'orange , de rose et de brun,les arbres pétrifiés sont nombreux , certains émergent doucement de la terre, des collines au fil des ans , sous l'effet de l'érosion (ils ont plus de 65 millions d'années), allez voir le blog d'Antoine, il vous explique le phénomène! .
C'est très étonnant, il faut les toucher pour y croire: la structure du bois est là mais c'est de la pierre!
Le paysage est presque « lunaire », impressionnant, les couleurs rougeoyantes , superbe!!
Les enfants n'en reviennent pas.
Il y a un vent très froid, on est emmitouflés comme au ski!
Après plus d'une heure de balade, on rentre prendre un bon goûter au chaud face au parc.
17h30 : on rentre à Sarmiento
Après le repas, nous nous garons devant une « salle » d'accès internet pour aller lire les mails, y répondre et mettre à jour un de nos blogs.
Les enfants dorment dans le ccar pendant ce temps.

23h: allons dormir derrière la station Petrogas.

Le 1er septembre

Visite du musée de la ville sur la. vie des colons et des indiens (fin du 19e )et du parc avec 14 dinosaures reproduits grandeur nature (leur fossiles ont été retrouvés dans la région).

Puis route pour Comodoro et Ushuaia.
Escale à Rodo Tilly, le quartier résidentiel de Comodoro, à 10 km au Sud.
Superbes villas d'architecte.

Nous nous garons au bord de l' immense plage de la ville, sur un parking face à de belles maisons vides, il fait beau.

De chaque côté, au loin, des falaises aux couleurs oranges au soleil couchant.
On va se défouler sur la plage prés des cormorans.

19h: une voiture de police arrive, on le craignait, il va falloir quitter le front de mer...
Et non! Ils nous saluent et nous demandent gentiment de nous garer à 45 ° en épi, pani problème, on obtempère.
On dîne face à la mer.

Le 2 septembre

10h: nous allons acheter une nouvelle bouteille de gaz à Comodoro puis nous poursuivons notre route vers le Sud.
Nous nous relayons au volant.
Quand la route le permet, les enfants travaillent un peu sur leurs livrets d'exercices puis ils
jouent à l'arrière avec leurs peluches (la famille s'agrandit!), au yam's, petits chevaux..., heureusement qu'ils ne sont pas malades en voiture!
Ils surveillent aussi de temps en temps dehors et pistent les lamas, les chevaux et les moutons.
Pas de vent, la route est superbe en ce début de journée revêtement convenable.
On longe la mer, les falaises, le paysage est gentiment vallonné.
Il n'y a presque plus d'arbre, seulement des buissons rabougris.
Plus on se rapproche du territoire austral et plus il fait froid et sec.
A midi, escale au bord de la mer , prés d'une aire de jeu pour manger nos sandwiches.
Les enfants vont jouer un moment.

17h30: on fait halte à Piedra Buena après 435 km de route derrière un station essence (on a maintenant l'habitude de ses escales en bord de route).
Rodolphe l'avait promis depuis plusieurs jours à Morgane mais on avait oublié la farine:ce soir c'est ok, on fait des crêpes!

Le 3 septembre

Cette nuit, beaucoup de bruit!
De nombreux camions ont fait escale sur notre parking et ont manœuvré à qqs mètres de nous.
A 23h, on a essayé en vain de se mettre à l'écart.

6h du mat, je sens que la ccar avance.
Rodolphe n'arrive plus à dormir, il a décidé de prendre le volant!
Nous trois, on ne dort plus vraiment mais on reste au chaud dans nos duvets !
8h30: après 180 km,stop en retrait de la route et petit déj en famille.
On n'est plus qu'à 50 km de Rio Gallegos, dernière grande ville avant la frontière chilienne, merci Roro.
On profite de cette étape pour faire le plein à Carrefour ! (sans acheter ni fruits, ni légumes, ni viande, interdit à la frontière chilienne).
A qqs km de la frontière, on fait un petit repas au bord d'un cratère, le Lago Azul,à km de la route en essayant en dessert d'éliminer du frigo tout ce qui est interdit à la frontière: pommes, oranges, pamplemousses.
13h30: Rodolphe et Antoine descendent au bord du lac, au cœur du volcan (Antoine est aux anges!)et forment leurs initiales avec de grosses pierres, comme d'autres l'ont fait avant eux!
Pendant ce temps, je range le ccar avec Morgane et on aperçoit un gros lièvre tout près de nous.

15h: frontière chilienne.
Une heure de paperasse et on donne gentiment les qqs fruits qui nous restent.
La responsable nous invite à les manger si on veut, avant qu'elle ne les jette.
On mange une banane et une pomme!
Puis elle monte à bord et vérifie qqs coffres.

16h: Bahia Azul , on prend un bac pour traverser le détroit de Magellan , 20 minutes sympa sur le pont à observer la côte dans l'espoir d'y apercevoir un animal marin.

Il est 17h15 lorsque la route se termine, à 60 km après l'arrivée du bac.

Dernier « village » avant les 120 km de piste pour San Sebastian, la frontière argentine.
On décide de continuer à rouler avant une légère hésitation, on trouvera bien un coin reculé pour dormir!

La route n'est pas trop mauvaise au début, je fais mon baptême sur ma 1ere piste de Patagonie.
Après 30 km, je cède le volant à Rodolphe qui est moyennement rassuré quand je croise les poids lourds!
C'est vrai que cela occasionne un nuage de poussière aveuglant et que j'ai tendance à me serrer trop à droite .
Je ne roule qu'à 40/50 km , plus vite , le ccar ne le supporte pas.
Un bruit bizarre se fait entendre prés de la cloison à l'arrière !

Le paysage est maintenant désert et glacial.
De rares lamas, chevaux et moutons;
Partout des clôtures qui délimitent d'immenses estancias dont on aperçoit parfois au loin l'habitation principale .

Parfois des « rails » de terre ( créés par la boue en temps de pluie) rendent très pénible la conduite;
18h : On commence à chercher un coin pour dormir avant la tombée de la nuit.
Pas facile, les bas côtés ne sont pas praticables avec de grosses ornières.
Les seuls recoins accessibles sont les entrées de propriétés mais on risque de gêner.

Nous sommes toujours au pays des puits de pétrole et des derricks, des pipeline et des gazoducs, on aperçoit de temps à autre de grandes flammes très impressionnantes qui jaillissent du sol: Morgane, très inquiète, nous dit d'appeler les pompiers!
Justement, on trouve un portail ouvert près d'un enclos, à côté d'un puits de gaz, personne.
On manœuvre, on se gare pour la nuit, il est 18h30.

Mais on ne tarde pas à se faire déloger par une voiture de patrouille de la compagnie de gaz!
On repart, il fait presque nuit.
On trouve enfin un emplacement désert, à 20 m de la route, sans gaz ni pétrole!
Ça ira pour ce soir.

Le 4 septembre

En PISTE pour l'Argentine!
Encore 70 km avant le village frontière de San Sebastian.
Nous sommes deux fois stoppés par des troupeaux de moutons;
La 1ere fois, le propriétaire est bien installé au volant de son 4x4 et il donne des ordres à ses 3 superbes chiens de « berger » pour qu'ils regroupent la centaine de moutons (qui semblent revenir de la tonte en cette fin d'hiver) sur un bas côté.
Après à peine 10 minutes, c'est mission accomplie!
Morgane et Antoine sont ébahis de cette prouesse.
On repart.

La seconde fois, ce sont 2 cavaliers et leurs chiens qui guident le troupeau.
De chaque côté c'est grillagé, d'où leur périlleuse progression sur cette piste de terre étroite, à partager avec les 4x4 et les camions!
Des lamas, sur le bas côté nous observent calmement, on freine, de peur qu'ils ne traversent.

Il fait 3 ° dehors.
Une nouvelle frontière, un nouveau tampon sur le passeport et nous voilà repartis pour 10 km de piste supplémentaire,vivement le goudron!
A la fin de la piste, je reprends le volant pour les 200 km qui nous séparent de Rio grande, la dernière ville avant Ushuaia.

On s'y arrête à 13h30 pour manger dans un snack de station essence et allons faire le plein de produits frais à Carrefour (on ne sait pas ce que l'on va trouver à Ushuaia).
A 70 km avant Tolhuin, un gentil policier nous dit qu'il risque d'y avoir du verglas et la neige bientôt, que l'on doit être prudent.
On entre peu à peu dans un paysage de montagne, les enfants surveillent et espèrent de la neige.

Subitement, Antoine pousse un cri de joie, il a aperçu au loin des sommets enneigés.
Les enfants sont aux aguets, l'eau des fossés est maintenant gelée, puis on voit des plaques de neige éparses.
Il y a maintenant de la neige des deux côtés mais la route est sèche et sans danger.
On s'arrête 30 minutes le temps de laisser les enfants gambader dans la neige.
Ils en profitent pour faire une bataille de boules de neige puis construisent 2 bonshommes de neige avec l'aide de Rodolphe.
Il est temps de repartir si on veut atteindre Ushuaia avant la nuit, il nous reste 100 km.

Le paysage est splendide, des forêts réapparaissent, on longe des lacs, de petites stations de ski, une station de départ de motoneige...au loin de superbes sommets enneigés éclairés par le soleil couchant.

19h: on arrive, Ushuaia n'est pas le petit village perdu auquel on s'entendait, c'est une petite ville en plein développement de 80 000 âmes qui s'étend sur plusieurs km .

C'est l'hiver, tous les campings sont fermés (on voulait du 220V).

On fait un petit tour dans la ville et trouvons un endroit à peu prés calme prés de la lace des Malouines à côté d'une aire de jeu.
Les enfants sont un pu déçus, en bord de mer, la neige a disparu.
On leur a promis d'en chercher demain...
20h :une bonne soupe et dodo.

Le 5 septembre

Réveil au frais ce matin.
On part à pied dans la rue principale se repérer .
Nous sommes étonnés de découvrir une petite ville de montagne avec ses magasins de sport, de souvenir, ses restos...
Morgane dit que ça ressemble à « La Clusaz », sa référence en la matière!
A l'office du tourisme, un jeune homme parle couramment le français.
Il nous explique tout ce que l'on peut faire ici:les enfants sont tout excités, la carte bleue va en prendre un coup si on les écoute!!

Chiens de traineau, scooter des neiges, ski, marche sur le glacier, balade avec le petit train des bagnards , sortie en mer sur le canal de Beagel pour aller sur des îles, se balader et découvrir des lions de mer, randos dans le parc de la Terre de Feu...
Tout un programme...on verra.

Ushuaia se trouve au bord de la mer, encerclé par des montagnes enneigées.

Le temps est couvert, on part faire la balade en petit train.
Il a été utilisé jusqu'en 1947 par les bagnards pour se rendre en forêt couper des arbres pour les besoins de la ville (chauffage de la prison, construction de meubles, production d'électricité..)

C'est un petit train à vapeur, reconstruit à l'identique avec 2 wagons.
Les rails sont espacés de seulement 60 cm .
On traverse un paysage superbe au milieu de montagne et de forêt dont parfois il ne reste que des souches (dû au travail des prisonniers);
On croise des chevaux sauvages dans la neige.

Après 2 heures de balade, bataille de boules de neige et course poursuite derrière des chevaux pour Antoine et Rodolphe.

Morgane préfère tenter de les apprivoiser et parvient toute fière à en caresser un!
Il est 18h: nous partons vers le glacier Martial, à 7 km, avant la nuit tant que la route est à peu prés praticable .
Une petite route sinueuse nous fait découvrir de super hôtels 4 étoiles , surplombant Ushuaia et le canal de Beagel.
On parvient sans obstacle jusqu'au parking du télésiège qui mène au glacier.
On décide d'y passer la nuit.
Il gèle dehors, il fait 18 ° à l'intérieur.

Le 6 septembre

C'est dimanche aujourd'hui, des voitures arrivent, des skieurs arrivent équipés.
Le temps est couvert mais pas de neige pour le moment.
10h: on part louer 2 luges et une paire de raquettes (il n'en ont pas pour les enfants) pour s'attaquer au glacier, accessible après la montée en télésiège.

La neige est dure, on ne s'enfonce pas trop.
Par contre on n'a pas les chaussures adaptées et on a froid aux pieds: j 'emballe les miens et ceux de Morgane avec des sacs en plastique, c'est à peine mieux mais c'est étanche!

Le soleil se lève peu à peu, la vue est splendide sur le canal avec toutes ces montagnes enneigées autour, on est vraiment sur une autre planète ici!

A mi parcours on fait une pause, les enfants se régalent avec leurs luges!
500 m plus loin, on grignote nos pommes en admirant le paysage, les pieds et les fesses au sec sur des rochers.

Des surfeurs à pieds nous doublent, ils grimpent pour mieux dévaler la neige immaculée.

On a froid aux mains (j'avais eu la bonne idée d'emporter les gants de ski) et aux pieds, on redescend sagement.

Ça glisse vraiment, les enfants se laissent glisser sur le dos ou à plat ventre sur 50 m environ, remontent et recommencent, ils se réchauffent !
A l'arrivée du télésiège, il fait meilleur, on s'arrête pique niquer devant un groupe de jeunes qui font des exploits avec leur surf des neiges sur un gros tremplin:les enfants apprécient!

Puis, luge à nouveau pour Antoine et Rodolphe.
Une classe aisée et équipée du dernier cri se donne RV dans cette mini station située dans un site grandiose. Une piste et un télésiège!(Et qqs hors piste çà et là pour les surfeurs )

Morgane et moi avons froid, nous redescendons à la station nous réchauffer.
17h: on va tous se réchauffer avec un bon chocolat chaud et une grosse part de gâteau dans un salon de thé styla anglais tout mignon, à 50 m du ccar.
Travail scolaire au retour .
Le parking se vide peu à peu, on est bientôt seuls, proche d'un hôtel.
Demain c'est promis, s'il fait beau on ira skier sur LA piste de la station.

Le 7 septembre

8h:
Tout le monde est debout et tout excité: pas un nuage dans le ciel, le parking désert, la station pour nous toit seuls!!
Le télésiège n'ouvre qu'à 10h, Antoine et Morgane ont le temps de travailler une heure avant de s'équiper, un œil sur la montagne !
48€ pour la journée, équipement compris, les enfants ne paient pas la remontée, c'est correct!
On a failli attraper un torticolis lors de la montée en télésiège à force de se retourner pour admirer la vue en bas!!
Grandiose!
Les enfants retrouvent vite leurs marques et dévalent la pente.

Il n'y a qu'une seule piste c'est vraie mais même après 10 descentes on se lasse pas du paysage!
On doit être une dizaine dans la station!!

Morgane sûre d 'elle veut faire la course avec son père:elle part presque tout shuss et à qqs mètres de l'arrivée nous offre un beau gadin!
Rien de grave mais elle se calme un peu!
On profite jusqu'à 16h de ce décor fabuleux au soleil.

17h: Nous descendons vers le port réserver une sortie en mer pour demain après midi puis allons flâner dans les rues.
Nous en profitons aussi pour déposer notre linge dans une lavanderia.
Nous achetons des chaussures adaptées au climat pour Antoine, en voilà toujours un d'équipé!
Rien pour Morgane qui devra patienter avec ses sacs plastique !

19h: on a froid et faim après notre journée de ski, on jette rapidement un coup d'œil aux restos: trop chics ou style mac do, on opte pour un pub irlandais pour son cadre de petit chalet chaleureux, j'ai aussi repéré sur la carte dehors qu'ils proposaient des plats avec « le king crabe », le crabe géant local (cela ressemble au crabe des neiges québécois).

On se régale tous les quatre.
Morgane joue un long moment à trouver le nom des pays dont les drapeaux sont accrochés au plafond, elle nous étonne! (on en a fabriqués une vingtaine avant notre voyage et elle en a mémorisés plusieurs).

Le 8 septembre

Le temps est couvert ce matin, après nos 2 jours à la neige, nous avons fait une longue nuit: on ouvre un œil à 9h30!
On part faire les courses à Carrefour, on a pris nos petites habitudes maintenant!

Puis à midi, on se prépare un bon petit repas avec notre « bife de chorizo « (les belles entrecôtes).
Il pleut et il fait froid le temps ne semble pas génial pour une sortie en mer, on va reporter la balade à demain.
On part visiter le musée de la marine situé dans l'ancien bagne (fermé en 1947).

C'est immense et très intéressant: l'histoire des différentes expéditions dans la région avec photos et maquettes, la reconstitution de leur abri de fortune en Antarctique avec des mannequins en vêtements d'époque...,une expo sur la faune locale, une expo de peinture...

Une aile de la prison , sur ses 2 niveaux est réservée à la présentation du bagne, à son histoire,aux activités des bagnards (qui ont construit la ville à partir de 1902) avec l'intérieur de cellules « meublé »comme à l'époque avec des bagnards (mannequins très ressemblants ).

Une autre aile a été laissée intacte, on peut visiter le rez de chaussée , très impressionnant!
A l'étage, l'état du plancher ne permet plus de passer, on observe de loin.
On reste plus de 2h30 puis on part prendre un chocolat chaud sur San Martin (second coupon offert par le jeune français qui vend les billets pour le bateau!), on l'accompagne d'un brownies et de chocolats durs faits maison, un délice!

19h30: on fait le plein d'eau à l'YPF et on part à la recherche d'un coin calme pour la nuit près de l'aérodrome.
On trouve un emplacement face à Ushuaia, illuminée au pied des montagnes, de l'autre côté de la baie, ça devrait aller!
Une bonne soupe , écriture du texte sur le PC et dodo après qu'Antoine ait dicté son récit à Rodolphe, bien installés tous les 2 sous un duvet!

Le 9 septembre

Ça a caillé cette nuit: panne de gaz hier soir à 23h et pas le courage de ressortir inverser les bouteilles!
J'ai « dormi » avec un bonnet et 2 polaires sous les 2 duvets!
Il faisait 6° ce matin au réveil, on avait prévu une bonne douche , c'est reporté à demain!!
Il a neigé cette nuit, on espère pouvoir repartir sans chaîner !
10h:la sortie en bateau est annulé, trop de vent et de neige, RV demain après midi.
On va acheter une nouvelle bouteille de gaz puis on part direction le parc national de La Terre de Feu, à 15 km d'Ushuaia.

On s'arrête mettre les chaînes: mission accomplie en 10 minutes chrono, bravo Roro!
La piste , toute blanche ,s'enfonce doucement dans la forêt enneigé:paysage superbe;
les chaînes accrochent bien, pas de problème.
On se dirige vers le lac Roca pour faire une randonnée.
Nous arrivons à l'entrée d'un camping au bord de l'eau, au milieu des lapins et des faucons nous sommes les seuls!

Nous mangeons rapidement puis partons nous balader.
Rodolphe et les enfants construisent 2 super bonshommes de neige ;
De gros oiseaux à la tête rouge chantent au-dessus de nos tête puis s'activent sur les troncs à la manière des pics verts.
Un aigle majestueux nous observe depuis le sommet d'un arbre.
Au loin, de l'autre côté du lac, les montagnes chiliennes, nous sommes à 2 km à peine de la frontière, dans la Cordillère des Andes;
Plus de 2 heures de balade tout seuls dans un paysage grandiose.
On s'assoit au soleil au bord de l'eau pour un petit goûter puis on rentre au chaud au camping car.
Les enfants restent jouer dehors jusqu'à 19h:ils ont trouvé un petit ruisseau et font des courses de boules de neige..., je tape mon journal et Rodolphe bricole à l'intérieur.
Soirée tranquille.

Le 10 septembre

Une bonne douche au chaudpuis nous allons explorer l'autre côté du parc:un grand barrage de castor, une tourbière au bord d'un grand lac tout blanc, un sentier au bord du lac pour observer des oiseaux à tête jaune avec un long bec, (ils ressemblent un peu à des ibis et volent en V comme les oies sauvages, en chantant).
Midi, il est temps de repartir pour faire notre sortie en mer sur le canal de Beagle.
Pas un nuage , pas de vent:on peut embarquer pour plus de 3 heures de promenade avec 2 escales