lundi 9 novembre 2009

Arrivée en Bolivie debut Salar Uyuni


Le 30 octobre
Dernière journée de route direction villazon, la frontière bolivienne.


520 km sur une route superbe.


Les 200 derniers km nous font traverser des paysages de montagnes et de plateaux aux couleurs féeriques en cette fin d'après midi.


Pause au village de Humahuaca


Quiaca , la dernière ville argentine approche, on veut passer la frontière ce soir avant la nuit pour pouvoir être tranquille demain matin.







19h:arrivée à la douane. On patiente vingt bonne minutes avant qu'une jeune femme la bouche pleine vienne s'occuper de nous, on a dû la déranger!

Côté bolivien, on arrive en pleine partie de cartes.
L'un des trois joueurs nous regarde enfin et nous tend rapidement les 4 feuilles vertes à remplir , sans un mot avant de reprendre son jeu...

Le suivant est plus causant, plus dynamique. Il écoute Céline Dion en espagnol. Sympa, il nous explique où dormir côté bolivien:sur la place, face à la police nationale. Bonne adresse .

20H30:il fait nuit noir. Après avoir tourné un peu, on trouve la place centrale et on découvre notre première manifestation .
Une cinquantaine de personne est massée devant la mairie, des pétards fusent, quelques chants.

A 100m de là , notre bivouac pour la nuit! Les policiers charmants nous autorisent à passer la nuit face eux. Ils semblent monter la gardent suite aux événements:on ne risque rien!










Le 31 octobre
Nuit calme.

8h: on ouvre un oeil. Devant nous, assise sur le trottoir:une Bolivienne typique avec un bébé dans les bras , à côté d'elle une petite fille. Une femme passe avec sa remorque à bras.
Un policier curieux tourne autour de notre ccar et semble en inspecter chaque détail.
Cachée derrière mon rideau, j'observe.










9h30:on part faire à pied un tour dans la ville.

On craque sur le marché pour des tranches d'ananas et de pastèque frais:pas très sérieux, on avait dit attention aux fruits!!

On se régale et on ne sera pas malade!

Partout des vendeuses boliviennes comme sur les cartes postales:de longues nattes noires, un chapeau en feutre , plusieurs jupons multicolores,un collan, des vestes et un pancho et souvent un bébé sur le dos dans un tissu noué.

Il fait plus de 25°, comment font elles?
WE de la Toussaint oblige, de nombreux stands de ventes de couronnes de fleurs multicolores en tissu qui orneront les croix dans les cimetières.

Des petits pains en forme d'anges, de bonhomme... Les Boliviens sont petits:je dois marcher courbée pour ne pas me prendre tous leurs parasols et toiles tendues en pleine tête!

11h:l'heure est venue d'affronter les 300 km de piste qui nous séparent d'Uyuni et de son salar.

La piste est bien meilleure que dans le Sud Lipez mais on ne dépasse pas les 20/30 km/H.

Le paysage est superbe.







Des canyons, des montagnes,

des vallées verdoyantes
grâce à de petits cours d'eau ayant survécu


à la sécheresse de l'hiver,






les ruines de maisons en briques de terre .


































Les enfants repèrent surtout les lamas,












les ânes sauvages,







les petites chèvres, les chevaux, les condors.


Dans un an , la route sera totalement asphaltée.

En attendant, on a droit à des déviations parallèles à la belle piste damée en attente de goudron, c'est très frustrant!

Au cinquantième KM, un bruit inquiétant se fait entendre dans la roue avant gauche. Rodolphe va voir. De le graisse suinte derrière la roue.

On repart doucement, c'est de pire en pire.
On arrête une voiture, les hommes regardent et nous rassurent:ce n'est rien, vus pouvez rouler doucement jusqu'au village de Tupiza à 25 km, il y a un garage. Sceptiques, on repart.

C'est de pire en pire. Rodolphe part à pied demander conseil , à 500m, on dirait un petit « village ». Il revient en camion. Les hommes regardent la roue et écoutent le bruit:no hay nada...vous pouvez rouler doucement...oui, on sait mais on n'est pas convaincu. Que faire?Pas de mécano, encore moins de garage dans ces mini villages. On décide de poursuivre au pas.

Ça claque à chaque accélération puis ça vibre .

18h:On arrive enfin. A l'entrée de Tupiza, un garage avec des bus, tracteurs et camions , on décide d'y tenter notre chance.

Un mécano très sympa s'occupe tout de suite de nous.
Sa conclusion est peu rassurante:c'est un problème de transmission.
Pas de pièce de rechange ici, seulement à Potosi ou à La Paz peut être! Sinon, je peux démonter la pièce et essayer de la refaire.... Vous pouvez aller aussi voir l'autre garage, le mécanicien s'y connaît bien. Merci monsieur.

on lui donne un billet, on remonte la roue .
Vite avant que ça ferme, on est samedi soir et c'est WE prolongé! On finit part trouver le second garage. Un mécano se couche sous le moteur:il manque un boulon et plusieurs sont dévissés!!

Il fait le nécessaire et part essayer le ccar ave Rodolphe:miracle...les bruits ont disparu!!


On lui explique qu'on a fait changer l'embrayage et les 2 amortisseurs avant à Cordoba.
Il vérifie les fixations:tout est à moitié dévissé.

Des boulons énormes au pas de vis fichu, des boulons tordus... L'ouvrier de Cordoba qui a remonté les amortisseurs a fait n'importe quoi! Je suis tellement heureuse que j'embrasserai presque ce petit mécano:on se voyait mal parti!!

Il va tout resserrer, tout vérifier pendant plus de deux heures et finra à la frontale couché dans la poussière.


Il est 20h40:on va payer. Il nous dit que c'est à lui que l'on paye directement. Combien? Il nous dit de proposer un prix. On lui dit que c'est à lui de le faire, nous on ne sait pas. Il réfléchit et propose 150 bol., satisfait de son travail, on lui en donne 200 (20 €). Il a gagné sa journée et nous aussi!!

Dodo, rassurés.


Le 1er novembre

9h30:après une nuit calme face à la gendarmerie , nous attaquons avec le moral notre seconde journée de piste. Prochaine étape:Atocha, à 100km.

La piste n'est pas en trop mauvais état . On roule toujours lentement pour ne rien casser! La piste traverse de superbes petits villages .Les gens élèvent des chèvres, des cochons, des vaches.

Les enclos sont construits comme les maisons à l'aide de pierres en terre cuite. Devant chaque maison ou presque un four pour le pain , de forme arrondie, en terre . Des Boliviennes, recroquevillées à même le sol attendent on ne sait quoi. De temps en temps une petite école. Une petite fille d'une dizaine d'années lave son linge dans un lavoir en béton :Antoine et Morgane observent dubitatifs. Elle ne doit pas connaître la DS!!

Des panneaux indiquent que l'Europe subventionne des projets de développement dans ces petits villages perdus qui semblent manquer de tout.
Dans une vallée, une autre petite fille guide ses chèvres, elle répond à notre signe de la main, souriante. Plus loin, dans le lit sec d'une rivière, un couple fait traverser son troupeau. Un chevreau adorable gambade autour de la dame « costumée »: arrêt photo obligé!

Deux garçonnets devant nous font avancer des lamas, à une cinquantaine de mètres devant eux. Je ne comprends pas tout de leur technique mais ils y arrivent! Au loin, en plein désert un homme pioche!Il semble vouloir déraciner un arbuste.Il est tout seul , à pied, à plusieurs km de tout village... Des piétons loin de tout, un cycliste...

En contrebas, une jolie vallée verdoyante est traversée par de petits cours d'eau.
Les jeunes du villages se baignent.

Les mamans lavent leur linge. Le « spectacle » est permanent, le dépaysement total!

On profite pleinement de la lenteur de notre progression pour savourer ce décor.

Midi:halte pour manger à côté de lamas .



Toujours aussi beaux avec leurs pompons roses et bout de laine aux oreilles! Partout des cactus cierges , beaucoup sont en fleur: superbe! Les lits des cours d'eau asséchés laissent des trainées blanches comme du sel.

Les plissements des roches laissent apparaître toutes sortes de couleurs dégradées . L'érosion qui a façonné les montagnes crée des tours, des failles, des formes symétriques sur des centaines de mètres:incroyable!

On croise quelques bus et 4x4 qui roulent à fond soulevant des nuages de poussière nous forçant à fermer les vitres et à ralentir, le tant que la visibilité soit meilleure! Les rivières en période de pluie, creusent des canyons dans la vallée;

En cette saison c est encore très sec, mais vu le nombre de gués que l'on traverse on imagine les quantités d 'eau qui doivent se déverser ici en provenance des montagnes environnantes.


Des murs de protection contre les crues sont en voie de construction.

15h30:Pause à Ataocha. Sur la place, un étrange cesna est en équilibre sur un pilonne à côté d'une immense doudou bolivienne en métal!




Une tranche de pastèque délicieuse chacun sur le marché, balade dans les rues et c'est reparti.














18h:halte près d'un troupeau de lamas et d'une maison abandonnée. On s'approche:des peaux de lamas, un enclos vide, personne.

On décide de passer la nuit ici, à l'écart de la route avant la tombée de la nuit. Les enfants partent tenter une approche .

Ils rentrent tout excités, ils ont trouvé un trophée:après s'être roulé dans le sable, des lamas ont perdu une partie de leurs ornements en laine, les enfants ont pris soin de les ramasser avec en prime une touffe de poils!

Je fais une petite lessive dans la salle de bain et depuis la fenêtre, j'observe la silhouette des lamas qui se déplacent sur la crête de la colline au soleil couchant. 19h:soirée crêpes.

Le 2 novembre

Les 75 derniers km de piste sont horrible:ce n'est que de » la taule ondulée », des pists parallèles ont été tracées par des 4x4. On en emprunte quelques unes pour gagner qqs centaines de mètres. Mais attention, parfois on roule sur du sable.


Manquant de vitesse , j'ai failli planter les roues avant:on a vite mis des pierres et on est reparti, Rodolphe au volant!

Le paysage désertique est moins extraordinaire que hier.
Heureusement que les lamas et les moutons sont là pour nous divertir. Plusieurs fois, on aperçoit au loin un garçon , seul dans le désert, qui , à l'aide d'un chien ,guide des lamas.

De rares hameaux isolés avec quelques maisons en terre , un four et une dizaine d'âmes.


13h:
on atteint enfin Uyuni.
Ville morte aujourd'hui, jour férié. On trouve cependant à manger à la fermeture du marché:un plat typique à base de pommes de terre, de maïs et de viande de lama.Pas mauvais du tout. Les routes de terre, sont balayées par le vent, soulevant des nuages de poussière.


Des vendeurs de glace ambulants avec leur vélo à 3 roues, de rares piètons, des mamas boliviennes assises sur le trottoir, des groupes d'enfants qui jouent dans les rues, les restes d'une fête foraine avec des manèges antiques que même ma grand mère n'a pas dû connaître!


Il nous faut maintenant de l'essence et toutes les stations sont fermées. A force de demander, Rodolphe finit par trouver un monsieur qui accepte de nous vendre un bidon de 20 litres, c'est toujours ça! Avec notre jerrican de 25 l, on devrait pouvoir affronter le Salar avec même une petite marge si on se perd...

Encore une dernière ville à atteindre, colchani, avant l'entrée du plus grand désert de sel du monde (12000 km2). Halte pour acheter de l'eau potable et 2 petits lamas en sel pour les enfants.


On passe devant l'hôtel de sel, on s'arrêtera le voir au retour, on est trop pressé de découvrir le Salar.

Incroyable:après plus de 300 km de piste à 22km /h de moyenne, on roule à plus de 80 sur le sel!Comme sur du velour... Une immensité blanche à perte de vue, quelques traces de 4x4 par ci par là:laquelle suivre?

Rodolphe sort son GPS pour suivre les points indiqués par des amis Français, c'est par là...
On suit la piste mais on est trop à droite, ce n'est pas grave, on explore, c'est l'aventure.

On s'arrête près d'une exploitation de briques de sel déserte.

Des ouvriers travaillent ici et à coups de pioche taillent des briques de sel non iodé.Ce sel sera transporté dans une usine pour le ioder.

Les hommes, brûlés par le soleil et le sel travaillent entièrement couverts avec des lunettes de soleil.

Les enfants jouent un moment à essayer de tailler des lamas en sel.



Le sol est étonnant, constitué de polygones de sel presque réguliers, à l'infini.

Une couche de 40 m d'épaisseur de sel et de glaise sous nos pieds.


Si on creuse un peu, de l'eau , attention à ne pas rouler n'importe où même si c'est tentant!


En regardant la carte et apès avoir arrêté une voiture, on réalise que l'on se dirige vers un grand volcan, sur lequel s'est posé pour la 1ere fois Nicolat Hulot avec un Cesna!

Il doit y avoir une belle vue sur le salar si on monte un peu dessus, on continue, on suivra l'itinéraire des touristes plus tard.

On repart:subitement, à 80 km/h, Rodolphe sent l'embrayage patiner et il ne peut pas dépasser les 80 km/h!!

Puis , une odeur de brûlé, vite on s'arrête!! L'embrayage a chauffé, il fume, à côté de l'huile goutte!!

Ils ont dû mal resseré le boulon à Cordoba et Rodolphe n'a pas la bonne clé ! RAS LE BOL !!

On décide de dormir sur place, on verra demain...


Séance photos, partie de foot ...on se détend un peu.















On est seul en plein désert blanc avec personne à moins de 40 km àn la ronde:excitant!

Même pas un lama!













Super coucher de soleil sur le Salar!

























Le 3 novembre


8h:debout. Soleil écarlate, vite petit déjeuner et lunettes de soleil pour affronter le salar.

Séance photo puis on repart doucement à l'exploitation de sel.

On s'arrête souvent pour observer l'embrayage, il reste froid, l'huile suinte un peu.
On poursuit, à 40 km/h.

Les enfants jouent plus d'une heure à tailler le sel puis on décide d'aller au pas jusqu'aux Iles Inca Huasi:les montagnes étonnantes de cactus géants en plein désert. En cas de problème, on sera au milieu des 4x4 de touristes.

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