mardi 25 août 2009

Argentine : Tigre à Puerto Madryn

Le 19 aout

Enfin, c'est le jour j pour récupérer notre camping car.
On est sur place dès 9h30.
Après plusieurs heures d'attente au frais, diverses paperasses et plusieurs guichets dont la douane, Rodolphe arrive enfin au volant de notre maison roulante!

Il est 13h15: l'aventure, la vraie peut commencer!
Il faut d'abord trouver un endroit au calme pour se garer.
A l'intérieur de Buenos Aires, c'est interdit!
On nous a indiqué un grand parking prés du port.
C'est OK, Rodolphe part seul en taxi chercher tous nos bagages restés à l'hôtel, puis second voyage pour aller récupérer le vélo que l'on a acheté pour Antoine.
Ça y est, chargés comme un œuf, nous partons pour le camping L'Hirondelle à Tigre, une petite ville entourée d eau au milieu d'un delta, à 30 km au Nord d'ici.

Il est 18h quand nous arrivons à la tombée de la nuit sous une pluie fine.
Le portail est fermé, une horde de chiens nous accueille!
Un peu sceptique, on voit arriver une dame charmante qui nous ouvre.
« Bienvenus, ah, vous êtes Français, il y a déjà 3 camping car de français ici, c'est une petite France en ce moment »;
Ça va tout de suite mieux!
Les gros chiens, tous plus beaux les uns que les autres, jouent avec nous.
Deux Français viennent à notre rencontre:Philippe est seul avec son ccar, il attend le cargo du retour, sa femme et ses 2 enfants sont rentrés en France, leur aventure de 3 ans en Amérique du Sud vient de se terminer;Gilbert est ici pour dire au revoir à son ami voyageur, il fait un long voyage en Am. Du sud avec sa femme Florence , leurs 2 enfants adorables (Mélodie et Willy) et leur super labrador Dédé.
Armés de lampes torches et de bidons vides , ils nous aident à nous installer.
Il fait nuit maintenant et on ne peut pas poser 2 pieds dans le ccar encombré par les 5 sacs , les 4 vélos, le pneu de secours et la caisse à outils.
On a eu de la chance car tout est était intact à l'arrivée du cargo (ce qui est assez rare!)
20h:on est invités à prendre l'apéro chez nos charmants voisins, le courant passe tout de suite, tout le monde se tutoie;
Les enfants se lient très vite aussi avec Mélodie (10 ans).
Florence nous proposent gentiment de nous faire des pâtes, une aubaine car on n'est pas organisé ce soir pour manger!
Pendant qu'Antoine et Morgane savourent leurs pâtes chaudes (il fait 11° dehors) avec leur nouvelle copine, Rodolphe sort les vélos ,le pneu...j'essaie de rendre l'habitacle vivable pour ce soir et préparent les lits.
A notre tour de passer à table, on couche les enfants et jusqu'à 1h du matin nous passons tous les 5 une bonne soirée.
Nos nouveaux amis ne sont pas avares de conseils on prend note.
Dodo, pleins de beaux rêves en tête....
Le 20 août

Il nous faut tout ranger et tout mettre en service:la batterie caravane,le chauffe eau, fixer les 4 vélos sur un porte vélos prévu pour 3, fixer les 2 pneus de rechange sur le toit....bref , il y a du boulot pour Rodolphe.
Moi, j'ai la mission de faire rentrer nos 5 gros sacs à dos dans nos coffres déjà moitié pleins!!
Les enfants eux sont fous de joie depuis ce matin!
Ils ont fait la connaissance des chiens et de...4 adorables chiots d'un mois.
Ils ne vont plus les quitter du matin au soir
il fait soleil aujourd'hui mais frais, on a eu du mal à s'extirper de nos sacs de couchage , 9° dehors, 14° dedans.
On allume notre chauffage électrique pour déjeuner, ça va tout de suite mieux.
Florence nous apporte du pain, du beurre et du lait!!
Mille mercis.
Le camping se trouve au bout d'une route en terre, au bord d'un Rio.
Tigre se trouve dans une lagune où beaucoup de familles se déplacent en bateau pour aller faire leurs courses,sortir de chez eux
9h30: On entend des cris d'enfants, Antoine me dit « c'est une classe, ils viennent visiter!! »
Un bateau attend les élèves pour les amener à l'école située sur une île, non loin de là!
La rivière est l'attraction du jour (après les chiots bien sûr!), des off shor, des bateaux de police , de grosses péniches chargées à bloc transportant des troncs d'arbres, des tracteurs..., de nombreux bateaux taxis …
On part faire les courses au Carrefour du village (eh oui!) où les aliments venus de France coûtent 3 fois moins chers que chez nous, allez comprendre!!
Nos amis voyageurs nous attendent pour faire tous ensemble une parilla (grillade au barbecue).
Les enfants sont restés jouer au camping, ce sera dur de repartir demain , pour tout le monde, des liens se sont liés, très vite.
15H30:le repas se termine, dehors au coin du feu, au bord du Rio.
Antoine et Mélodie font une partie de pêche , Morgane observe.
Avant la nuit, on part acheter une nouvelle bouteille de gaz et faire le plein d'eau à une station.
Ce soir, on mange tôt pour dormir tôt: on n'a pas trop avancé aujourd'hui.
Ca nous a fait du bien cette journée détente entre copains.
Le 21 Aout

Debout à 8h.
Ce matin, on est motivé, on va essayer d'être prêt pour partir cet aprés midi.
On ne voit pas les enfants de la matinée, ils jouent avec Mélodie et les chiots.
Morgane ne quitte plus le sien, elle veut absolument l'emmener avec elle et la dame est d'accord pour lui donner!!
On est enfin prêts pour le grand départ, direction Bahia Blanca via buenos Aires où nous devons récupérer les clés du camion que Grimaldi a oublié de nous rendre!!
Au moment du départ à 15h, c'est la crise de larme pour Morgane qui essaie de mettre le chiot dans le ccar...
on se prend tous en photo avec nos ccar respectifs et la larme à l'œil on se dit au revoir en nous promettant de nous revoir.
La clé récupérée , nous filons sur la route 3 mais les bouchons nous freinent, il fait nuit.
Suivant les conseils donnés, on s'arrête dans une station essence (Shell) 24/24 à San Miguel del Monte.
On n'a pas beaucoup avancé aujourd'hui (157 km) mais on est sur la route de la Patagonie...
Le 22 août

Debout à 8h après une bonne nuit.
On part chercher des sandwiches , on fait le plein d'essence (il faudra faire attention, les stations maintenant vont se faire plus rares) et nous voilà en route.
Je prends le volant pour cette longue journée de route qui s'annonce.
La route est belle mais il y a des camions.
Le paysage est de plus en plus désertique:de la steppe, des champs...
On voit des chevaux sauvages, des moutons, des vaches...
Subitement un 4x4 me fait des appels de phares, je lui fais « bonjour », comme j'ai maintenant l'habitude de le faire avec les camions mais il me montre qqc: il y a un beau lama au bord de la route, il pourrait traverser!
Après 3h de route et 250 km, je passe le volant à Rodolphe.
Les enfants observent le paysage à l'affut d'animaux sauvages:Antoine me montre des peaux de vaches étendues sur des barbelés, plus loin, il aperçoit un petit renard puis des dizaines de ruches.
Morgane recherche les chevaux.
On fait une halte à 13h pour manger puis on repart .
J'ai repéré 2 campings sur internet à Bahia Blanca qui en fait n'existent pas!
Il va bientôt faire nuit, un policier nous dit que ce n'est pas une ville touristique, pas de camping ici.
On continue la route 3 jusqu'à une station service à la sortie de la ville.
Il y a à côté un petit resto avec des jeux couverts style « Mc Do » , on en profite pour aller se faire un petit repas copieux (13 € pour 4) et les enfants ravis vont se défouler une heure dans les tunnels,toboggans , toiles d'araignées et piscine à balles.
Il y a le Wifi, on envoie des news aux parents, les blogs patienteront...
22h: dodo.

Le 23 août

9h30:
je reprends le volant pour cette dernière étape avant Puerto Madryn et ses baleines (on espère que l'on pourra en voir sinon les enfants vont nous sauter dessus!).
Toujours un ciel bleu.
Prés de 700 km à parcourir, on voudrait arriver avant la nuit pour se repérer et trouver un camping:une bonne douche chaude nous fait envie et la notre est un peu encombrée (on va ranger!).
De temps en temps on voit au bord de la route une petite maison avec des drapeaux tout rouges, sans doute un accident de la route.
Le paysage est de plus en plus désertique, du sable vole, le vent de Patagonie ne nous quittera plus selon certains voyageurs , des buissons s'envolent , roulent et traversent la route comme dans les western américains, les voitures sont rares, les camions aussi (c'est dimanche ).
Les enfants commencent leur devoirs, j'ai coché les exercices et Rodolphe supervise: la route est rectiligne, sans trou , il peuvent travailler un moment.
On prend de l'essence dès que le réservoir en est à la moitié, il y a une station tous les 150 km à peine parfois, on surveille la jauge, ce serait plus prudent je crois d'acheter un jerrican en plus.
13h: on fait le plein, Rodolphe vient de manger et il prend le volant;
16h:on change de conducteur.
Rodolphe bricole pendant ce temps : il démonte l'ancien auto radio, installe le GPS sur l'écran de la caméra de recul (génial!), il s'occupe de brancher les transfo sur l'allume cigare pour charger tous nos appareils pendant que l'on roule...
18h: on trouve facilement le camping de Puerto Madryn, à côté de l'écocentro, au bord de la mer et que voit Antoine à 50 m à peine du bord?
Des baleines, le dos et la queue de plusieurs baleines qui font jaillir de l'eau: fabuleux!
Il y a beaucoup de vent, il fait froid.
Une bonne douche chaude, une bonne soupe et dodo, des images de baleines plein la tête.
Le 24 août

On quitte le camping des le matin pour visiter l'écocentro, il n'ouvre qu'à 15h, on reviendra.
En attendant , on part faire le plein de courses à Carrefour.
En sortant, on voit une jeune femme courir vers nous, c'est une française qui voyage en couple, Lise et Hervé, en fourgon aménagé.
Elle nous donne plein de bons tuyaux pour observer les baleines puis nous informe qu'une famille de Français en ccar est stationnée non loin de là .
On va leur faire un petit coucou, on échange nos mails, on se reverra sans doute, ils font le même trajet que nous, l'Australie en plus, avec leurs 3 enfants de 5, 10 et13 ans.
12h: on file tout excités direction la pointe Flecha, à 15 km de piste d'ici en espérant que les baleines nous auront attendus!
C'est mieux à marée haute, et là elle redescend...
La piste est roulante, à 50km/m, impeccable.
On arrive dans un paysage de petites dunes recouvertes de buissons (un peu comme la Garrigue).
Deux gros camions 4x4 transformés en ccar sont installés au bord de l'eau, des Suisses et des Écossais.
Nous nous approchons et nous garons non loin d'eux , il y a de la place, c'est désertique.
Elles sont bien là les baleines, certaines avec leur bébés, à quelques mètres de nous , au bord de la plage, il y en a 3 ou 4 visibles en même temps: spectacle fabuleux, les enfants n'en croient pas leurs yeux.
Il pleut un peu, on rentre au chaud dans notre maison roulante et on prend notre repas les yeux scotchés à la vitre!
Il paraît que ce sera encore mieux à la marée haute, on est impatient...
16h: on retourne à Puerto Madryn récupérer notre linge à la lavandéria , faire le plein d'eau et visiter le centre d'interprétation.
Les enfants y apprécient énormément de se prendre pour du crill et de passer à travers les fanons de la bouche de la baleine avant d'être ingérés dans son ventre:il y fait nuit et des bruits de baleine sont difusés avec de nombreux haut parleurs, c'est très bien fait et très impressionnant, Antoine et Morgane ne veulent pas y aller seuls!
Des squelettes de baleines, des vidéos...très intéressant.
19h: on retourne à notre bivouac près des baleines.
Il fait nuit quand on arrive, leurs chants et leurs souffles résonnent;
Je commence à tape mon texte, j'ai 5 jours de retard
22h30: on va se coucher, la marée est haute, la nuit amplifie leurs bruits, on ne les voit pas mais on a l'impression qu'elles sont toutes proches du camping car, c'est presque inquiétant!
Le 25 août

c'est décidé, on passera la journée ici , près de ces énormes mammifères;
Je m'offre ma première grasse matinée jusqu'à 9h30.
A mon réveil, les enfants sont déjà emmitouflés, au bord de l'eau avec Rodolphe: spectacle grandiose!
Je déjeune en vitesse face à la mer et les rejoins munie de mon caméscope.
Les femelles viennent mettre bas ici dans la baie, elles s'y sentent protégées, elles et leur progéniture, ici point d'orque;
Après la naissance de leur bébé, elles restent ici 3 mois pour les alaiter (à jeun car la mer est trop chaude et ne contient pas de crill leur nourriture)puis les mamans et les jeunes baleineaux partent pour les eaux froides de l'Antarctique.
A l'observatoire de la Pointe Flecha, le responsable compte chaque jour les baleines, entre 60 t 107 en ce moment dont 7 bébés!!
On passe la journée devant ce superbe spectacle en live, assis sur la plage.
La météo avait annoncé de la pluie mais elle s'est trompée, il fait beau avec un vent tiède .

Les baleineaux, tout blancs, montent sur le ventre de leur mère qui, sur le dos les protègent de leurs nageoires.
Au loin, des baleines sautent en créant de superbes gerbes d'eau.
Elles tapent leurs nageoires à la surface de l'eau à 10 m de nous.
Certaines, regroupées, semblent jouer.
Les appareils crépitent.
On ne sait plus où donner de la tête:on aperçoit la queue, la tête, le dos, les nageoires, l'évent...
On peut en voir une quinzaine d'un même coup d'œil.
Les enfants font parfois une pose pour gambader dans les dunes et à l'appel du chant des baleines ils reviennent ,spectateurs inassouvis.
Rodolphe a dépanné les Suisses en leur faisant fonctionner leur accès internet, pour le remercier ils nous proposent de nous le prêter ce soir pour envoyer nos mails:super!
J'en profite pour taper mon texte, un œil à la fenêtre, l'autre sur l'écran.

Il est 17h.
Si on est rassasié, on passera notre journée demain à Puerto Madryn.

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