dimanche 4 octobre 2009

Chili : Parc Queulat à Chaiten

Le 24 septembre

Après qqs km, la piste reprend, encore et toujours, on trouve cela de moins en moins marrant mais on n'a pas le choix, c'est la seule voie d'accès pour rejoindre la côte ouest et l'île Chiloé.
On se dirige vers le parc Queulat que la piste traverse, à une centaine de km d'ici.
Il se met à pleuvoir, la piste n'est pas bonne du tout et l'entrée du fameux parc se fait attendre:dure journée!
Les enfants ont eu le droit de jouer à la DS plus longtemps que les autres jours.
Une forêt luxuriante de type tropicale (avec de grandes fougères...) fait son apparition.
La piste sinueuse nous fait progresser lentement , on passe certains lacets en 1ère et on se gare pour faire passer les rares 4x4:épuisant.
Le neige commence à tomber!
On s'arrête au bord de la route pour se faire un bon goûter avec plein de Nutella pour se remonter le moral!

18h:enfin l'entrée du parc!
Vu le temps , on ne fera pas toutes les randonnées indiquées, on voudrait seulement apercevoir le glacier suspendu Ventisquero Colgante.

Ça y est , on trouve la pancarte, on emprunte un tout petit chemin en surveillant la hauteur des arbres et on s'arrête devant la cabane fermée des guardaparc.

Subitement, un 4X4 déboule, nous double et 2 hommes en costumes nous font signes de les suivre, ce que l'on fait.

On arrive dans une aire de camping avec 10 emplacements et des blocs sanitaires.
Vite, on s'habille pour aller se repérer et trouver le glacier avant la nuit.

Rodolphe se rend à la maison d'interprétation où plusieurs personnes sont réunies, on lui explique qu'on paiera demain et que l'on peut dormir ici au site numéro 7.

Je suis rassurée car je me sentais un peu isolée dans cette forêt, à plus de 100 km de toute civilisation!
La nuit tombe, on parvient par un petit sentier d'une centaine de mètres en forêt à voir le glacier.

On repart le moral au beau fixe après avoir repérer dans le coin une autre petite balade à faire de l'autre côté de la rivière, pour demain.
Pour arroser la journée , Rodolphe nous offre une soirée crêpes sur bruit de fond de la cascade près du ccar.

Le 25 septembre

La pluie a cessé.
Les enfants travaillent un peu puis on va faire la balade.
On traverse une longue passerelle en bois au-dessus d'une rivière:pas plus de 4 personnes à la fois indique le panneau!
De l'autre côté débute une belle petite balade qui nous amène au pied du glacier au bord d'un lac. Deux barques sont amarrées à un ponton pour l'été.
Au retour, Rodolphe joue avec Antoine au bord de la rivière, deux guardaparc leur disent de rester sur le sentier et ajoutent qu'ils ont brancher l'eau chaude pour les douches, merci messieurs pour l'intention.

12h:courageusement (il fait 7/8 °c dehors), on se prépare pour aller prendre une bonne douche, avec bonnet et cagoule!

15h:on lève le camp après un bon petit repas.
La piste nous attend mais moins sinueuse.
On longe un long fjord, c'est la grande découverte de la journée.

Puis les travaux commencent:des buldozers, des camions qui déversent des tonnes de grave, des équipes qui installent le campement en construisant des cabanes en bois, des dameuses...
Des centaines de personnes (hommes et femmes ) qui s'activent sur ce chantier pharaonnique dans le froid et sous la pluie :asphalter la Carratera Austral qui fait plusieurs centaines de km dans un paysage sauvage de montagnes et de forêt dense.
Des femmes conduisent les camions et avec leur siby et leur panneau de signalisation gèrent la circulation. Impressionnant!

Plus de 30 km de travaux presque non stop.
En fin d'aprés midi, on sort enfin de cet enfer vert pour arriver dans un village paumé :Junta.
Vue l'heure, on décide d'y passer la nuit .
On trouve un accés à internet dans une station, on en profite pour envoyer un petit mail à la famille qui doit se demander où on est passé depuis El Calafate!
Les blogs attendront!
On trouve un endroit calme pur la nuit entre une aire de jeux et une jolie place.

Le 26 septembre

On reprend la piste direction Chaiten à plus de 150 km de là.
On espère pouvoir se baigner dans une grande piscine d'eau chaude aux thermes d'Amarillo.
Il fait aujourd'hui, la végétation moins dense nous laisse profiter du paysage:de petites fermes adorables avec leurs enclos de bois type western, de jolies maisons en bois, des montagnes enneigées au loin...
Au soleil, tout s'illumine et les couleurs éclatent.

Un monsieur nous fait signe au bord de la route, on lui coucou comme d'habitude.
On freine pour observer un panneau et il s'approche, il nous demande de le déposer 15 km plus loin, on le fait monter.
Très gentil, ce vieux monsieur nous raconte qu'il a 200 vaches et qu'il est le « chef » du coin.
Plus que 90 km, on s'impatiente!

16h: enfin du goudron!
Après 20 km et 5 km de piste en bonus, on trouve les thermes:c'est ouvert, il y a une grande piscine d'eau chaude à 39 ° dans un décor champêtre où l'on peut se baigner, vite , il ne reste plus qu'à trouver les maillot!
L'eau est presque trop chaude, on met 5 bonnes minutes avant de pouvoir y rentrer!
L'eau chaude est d'origine volacanique, elle arrive à plus de 70 ° dans un premier bassin puis passe dans la piscine où elle est refroidit par un tuyau d'eau qui arrive de la rivière pour que l'on puisse s'y baigner.

Aucune odeur de souffre.
On est tout seuls, super moment de détente après ces plusieurs jours de piste épuisants.
Rodolphe et Antoine ont trouvé une petite rivière à 50 m, ils font des aller-retour piscine- rivière pour construire un petit barrage, il fait 12/13 ° dehors et l'eau de la rivière est glaciale!
En maillot, ils jouent ainsi plus d'une heure.

18h:le soleil disparaît derrière les montagnes, le froid arrive, on repart direction Chaiten à 10 km environ.
Enfin la civilisation après plus de 3 jours de piste et de forêt.
On va pouvoir faire le plein d'eau, d'essence, des courses et faire laver le linge et trouver une banque.
On arrive dans une petite ville de maisons basses au bord du Pacifique et chose incroyable , le sable semble avoir envahi les lieux.
Certaines rues semblent avoir été récemment déblayées, le sable arrive parfois jusqu'aux maisons, 2 voitures ont carrément presque disparu sous le sable, on en n'aperçoit plus que le toit:que s'est-il passé ici??
On dirait une ville fantôme!

De rares 4x4, qqs passants.
On cherche à se renseigner sur les jours où le ferry part d'ici direction l'île Chiloé.
On trouve enfin le responsable du port, le ferry part mardi matin.

Il nous explique que c'est à cause de l'eau!
On ne comprend pas trop, un tsunami ici!
Tout est fermé, il nous regarde surpris quand on lui demande s'il y a un accés internet!
« Ça va être difficile « nous dit-il.
On trouve quand même une petite boutique ouverte avec 3 bricoles à manger (mais rien de frais)

Une dame très gentille fume avec ses 2 copines au milieu de la route et nous fait de grands signes.
On s'arrête, elle nous explique et s'étonne qu'on ne soit pas au courant.

Le 2 mai 2008, le volcan derrière la ville est entré en éruption, les pierres qu'il a envoyées ont dévié le cour de la rivière qui est sorti de son lit .
A 1h du matin, l'eau et des milliers de tonnes de sable ont envahi la ville.
Sur les 7000 habitants , il n'en reste plus que 150!

Tous ont fui vers Chiloé, Puerto Montt et Cohaique.
Seuls 5 commerces sont ouverts, ni eau, ni électricité, ni essence, ni banque, ni lavanderia!!
Elle nous montre le nuage de fumée du volcan toujours actif à 2 km à peine de nous, les enfants sont peu rassurés!

En souvenir, elle nous offre un calendrier avec de belles photos de la ville et du volcan.
C'est aujourd'hui samedi, on va se reposer 2 jours et en profiter pour aérer les vélos:les enfants sont ravis.

On se gare près de la « plage » déserte pour la nuit avant de descendre pour explorer le coin;
Des toits et de petites maisons toutes entières se sont faits emportés jusqu'à la plage qui a disparu sous des tonnes de gravats ,de bois...

Toutes les maisons au bord de la rivière sont à moitié arrachées:incroyable!
La nuit tombe après un superbe coucher de soleil.

Le 27 septembre

Rodolphe décroche les vélos et on passe un long moment à les dépoussiérer.

Nous voilà parti tous les 4 à vélo découvrir ce qui reste de cette jolie petite ville .

La construction de la carretera Australe dans les années 80 avait permis de la désenclaver et avait permis son développement.

C'était autrefois un petit village qui servait de ravitaillement aux pêcheurs Chiliens de Patagonie.

A part les 4/5 rues centrales, toutes les autres sont recouvertes de sable, des tracteurs s'activent un peu partout.

Toutes les maisons ou presque ont été abandonnées et depuis plus d'un an sont restées intactes.

On s'approche des maisons ou de ce qui en reste:l'eau a explosé les fenêtres, le sable a envahi l'intérieur des maisons .
Le linge, les jouets d'enfant, les meubles, les ordinateurs...tout est là:une drôle d'impression et une boule qui se forme dans le ventre.
On n'a pas réussi à savoir s'il y avait eu des victimes, mais comment ont ils pu tous fuir en pleine nuit?

Parfois, seul le toit émerge!
On aperçoit le sommet enneigé du volcan, lors de l'éruption, elle a dû fondre et créer une nouvelle « rivière » qui a dévalé la montagne pour noyer le village charriant le sable.

On ira se renseigner sur Internet dès que l'on pourra pour avoir plus de précisions.
Dimanche aujourd'hui,des touristes Chiliens, des universitaires viennent par bateau découvrir les dégâts, pour la 1ère fois, appareils photos en main.

Pas un nuage , un ciel bleu éclatant dans lequel on ne voit que la colonne de fumée verticale qui se dégage du volcan.

De temps en temps, on entend des pelles qui raclent le sol, des groupes électrogènes qui permettent de bricoler et de remettre en état les maisons:certains habitants ont résisté et s'activent courageusement pour redonner vie à ce qui reste de leur village.

On parvient à trouver une petite épicerie et on peut y trouver de l'eau, du lait , des fruits , du beurre et des saucisses sous vide, c'est tout!
Heureusement on a encore des réserves pour les jours suivants.
On rentre manger avant de partir à Santa Barbara, une jolie plage indiquée par la dame de la boutique, à 8 km au nord.

La route s'arrête à l'embarcadère , Morgane s'inquiète en voyant la piste et les montées!
On traverse une grande forêt en longeant la côte au loin mais ce n'est que montées et descentes dans les cailloux!
Courageusement, Rodolphe pousse le vélo de Morgane et le sien dès que ça monte trop et dans les descentes ce n'est pas mieux!

Morgane a si peur des cailloux et des pierres qu'elle chute plusieurs fois sans gravité en freinant trop:sans vitesse, la roue avant zigzague dans les gros cailloux et c'est la chute!

Bref, on met 2 heures pour faire les 10 km (et non 8 annoncés).
Jolie plage ventée entre des rochers, petit goûter et balade .
Antoine trouve une retenue d'eau au fond de laquelle sort comme un petit jet d'eau bouillonnant , il y a de nombreux volcans dans la région.

C'est l'attraction, Antoine et Rodolphe s'amusent à envoyer des pierres dessus, pour voir!
Les bulles sortent toujours...




17h:il est temps d'enfourcher les vélos si on veut rentrer avant la nuit.
Morgane veut rentrer en taxi!
Elle a repéré la dame de la boutique qui fait la navette avec son vieux mini bus pour amener les touristes à la plage.

En fait, depuis une semaine que l'on est au Chili, on n'avait pas la bonne heure à notre montre!
Il est une heure de moins ici et on ne le savait pas (avant d'avoir demandé l'heure hier soir pour vérifier après avoir eu un doute en voyant l'ordinateur de Junta qui retardait d'une heure!!)), il fait donc nuit plus tôt, 19h et non plus 20h comme en Argentine.
Le retour se fait plus facilement.

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